Ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat entre Livraddict et les éditions Le Masque. Je tiens à les remercier sincèrement pour cette lecture.
Titre en français : Alera
Auteur : Cayla Kluver
Editeur : Le Masque - Collection MSK
448 pages
Ce roman est le premier tome d'une trilogie, pour plus d'informations sur la saga c'est ici.
- Synopsis
À la perspective d’épouser l’homme que son père a choisi pour lui succéder à la tête du royaume d’Hytanica, la princesse Alera a la désagréable impression qu’on lui impose un destin dont elle ne veut pas. Lorsque Narian, un mystérieux jeune homme originaire du royaume ennemi de Cokyri, arrive avec un passé obscur dont il refuse de parler, les nouveaux désirs d’Alera menacent alors de détruire le royaume.
En découvrant le secret de Narian, la jeune fille se retrouve prise au piège de complots, de querelles familiales et de guerres ancestrales. Se résoudra-t-elle à écouter son cœur au détriment de sa famille, son royaume et son honneur ?
- Mon avis
La couverture de ce livre est vraiment magnifique, toute en relief et très réussie. Par contre, une fois n'est pas coutume, j'attendais un tout petit peu plus du contenu. Ce qui m'a le plus gênée c'est le fait que, pour moi, l'histoire a été vraiment longue à démarrer, et j'ai mis beaucoup de temps à entrer dans l'univers créé par l'auteur. La première partie du récit ne traite pratiquement que des soucis de prétendants d'Alera, la jeune fille, cependant, à partir du moment où Narian fait son apparition, l'intrigue prend un nouveau départ et cela a relancé mon intérêt.
Même si Alera est une princesse, c'est une jeune fille assez typique pour un roman jeunesse. Si elle plaira sans aucun doute aux adolescentes, j'ai, pour ma part, eu quelques difficultés avec son caractère. Je la trouve par moment futile et immature, mais elle pourrait facilement être excusée pour cela, vu son âge, si elle n'était pas aussi beaucoup trop passive. Elle se plaint, elle râle, elle est forte tête mais, dès qu'il s'agit d'agir, elle se défile, en fait ce ne sont que des paroles et elle accepte tout sans sourciller. Au fil des pages, on comprend que c'est lié à son rang, à sa fonction et surtout à son éducation, il n'empêche que j'aurai aimé un peu moins de paroles en l'air et plus d'action de sa part. Il est certain qu'on ne peut pas lui reprocher puisque ce roman s'adresse à un public relativement jeune, néanmoins je préfère tout de même les héroïnes qui ont un esprit de rébellion un peu plus prononcé.
Les personnages secondaires sont, selon moi, plus intéressants. Miranna, la petite soeur d'Alera, m'a beaucoup plu, ainsi que London son garde du corps ou encore Narian qui nous cache bien des secrets. Steldor, arrogant et prétentieux, m'a par contre horripilée tout au long du livre, et je le trouve tout bonnement insupportable. Mais c'est le personnage qui veut cela et je pense que le but de l'auteur est ainsi atteint.
Par moment, l'âge de l'auteur, qui a écrit ce livre très jeune lorsqu'elle n'avait que 16 ans, se fait sentir, notamment dans les relations entre les personnages. Mais la plupart du temps elle fait preuve d'une très grande maturité. Le style est agréable à lire et très plaisant. J'ai beaucoup aimé les descriptions qui sont extrêmement soignées et nous plongent totalement dans l'univers mis en place par Cayla Kluver. Pour planter le décor, elle fait appel à tous nos sens et nous décrit, avec beaucoup de précisions, les sons, les odeurs, les couleurs. Elle utilise un vocabulaire riche, complexe et toujours très travaillé. Il y a aussi un peu d'humour principalement grâce au personnage de London et ses répliques sarcastiques.
La différence entre les royaumes d'Hytanica et de Cokyri est intéressante car elle permet à Cayla Kluver d'amener une certaine réflexion, tout n'est jamais ni tout noir ni tout blanc et je n'ai pas pu m'empêcher de me révolter devant certaines situations. Dans le premier, ce sont les hommes qui dirigent, gouvernent et prennent toutes les décisions, les femmes n'étant là que pour faire bonne figure et organiser les événements mondains, d'où le caractère et l'éducation d'Alera. A l'inverse, dans le royaume de Cokyri, les femmes ont le pouvoir mais les habitants y apparaissent plus violents et moins civilisés. Cette opposition entre les deux royaumes est à l'origine d'un conflit centenaire et, même si les choses semblent s'être calmées, on sent bien que la trêve tacite est fragile.
A partir du moment où Narian apparaît, l'intrigue devient relativement intense, il y a de nombreux rebondissements et de l'action. L'histoire est parfois un peu prévisible mais quelques événements ont réussi à me surprendre et j'ai été plutôt captivée. Dans cette deuxième moitié, les pages ont défilé et le dénouement m'a laissée abasourdie. Je ne m'attendais absolument pas à une telle situation et, même si j'ai trouvé cela un peu extrême, je suis extrêmement curieuse de voir ce que la suite nous réserve. La prophétie ainsi que les légendes mises en place semblent promettre encore de nombreux revirements de situations pour le deuxième opus.
En conclusion, malgré des petites longueurs au début et une héroïne un peu trop passive à mon goût, c'est un roman qui a du potentiel. Les personnages secondaires sont travaillés et attachants, et la deuxième moitié du livre est très plaisante et riche en rebondissements. Je suis vraiment curieuse de lire la suite et de voir comment les choses vont évoluer pour Alera. Si j'émets des réserves quant au côté un peu jeune de la princesse, je suis certaine qu'il saura trouver son public. Alera est un bon livre de fantasy pour adolescents, avec une juste dose de romance, de batailles et de trahisons, et j'ai tout de même hâte de découvrir le deuxième tome.
Encore merci aux éditions Le Masque / Msk et à Livraddict pour cette lecture.
