Titre en anglais : Wither {The Chemical Garden, book 1}
Titre en français : Éphémère { Le dernier jardin, tome 1 }
Auteur : Lauren DeStefano
Editeur français : Castelmore
Editeur français : Castelmore
Lu en français
345 pages {Publié le 19 août 2011}
Premier tome d'une trilogie, vous pouvez retrouver des informations sur la saga par ici.
- Synopsis
Que faire de sa vie quand on connaît la date exacte de sa mort ?
Les scientifiques ont créé des enfants génétiquement parfaits, immunisés contre toutes les maladies. L'humanité a cru voir son avenir assuré...jusqu'au jour où le verdict accablant est tombé. Ces jeunes gens ont une espérance de vie incroyablement courte : 25 ans pour les hommes, 20 ans pour les femmes, sans exception. Dans ce monde désolé, des jeunes filles sont kidnappées et contraintes à des mariages polygames pour la survie de l'espèce.
Rhine, âgée de seize ans, a été enlevée de force à son frère. Elle se réveille enfermée dans une prison dorée, un manoir où des serviteurs veillent à ses moindres désirs. Malgré l'amour sincère de son mari et la confiance qui s'instaure petit à petit avec ses sœurs épouses, Rhine n'a qu'une idée en tête : s'enfuir de cet endroit.
- Mon avis
Ce roman est un ovni dans la littérature young-adult et, au milieu des nombreuses dystopies du moment, il nous offre un contre-pied totalement original et surprenant. J'ai beaucoup apprécié cette lecture mais je pense que quelques précautions s'imposent. Tout d'abord, il n'est pas à mettre entre toutes les mains, et en particulier celles des plus jeunes. La première moitié de l'intrigue est, à mon goût, relativement dérangeante, à la limite du malsain par moment et cela pourra en perturber certains. Je pense qu'en-dessous de 15 ans les plus jeunes n'apprécieront peut-être pas pleinement ce livre, ou en tout cas pas à sa juste valeur.
Éphémère est un livre qui nous fait réfléchir et nous interroger sur notre société actuelle, sur ses dérives, sur la place des femmes également ainsi que les limites de la nature humaine. C'est un roman relativement sombre, un huis-clos à l'atmosphère très travaillée. Lauren DeStefano rend parfaitement la notion d'enfermement, de calfeutrage à la limite de la claustrophobie.
Rhine est un personnage attachant, s'il est vrai que certaines de ses décisions m'ont vraiment surprise et m'ont laissée totalement perplexe, je peux également la comprendre. Elle aurait pu choisir de se laisser vivre dans cette cage dorée mais elle prend un autre chemin. C'est un personnage relativement fort qui ne se laisse pas abattre et reste combative quels que soit les évènements.
Ephémère m'a totalement bouleversée et je pense que quelques soient leurs réactions, positives ou négatives, les lecteurs ne pourront s'empêcher de réagir. Pour ma part, j'ai alterné entre indignation, colère et incompréhension par moment. Ce roman fait vraiment l'effet d'une claque, quelque chose qui nous laisse pantelants et totalement abasourdis. On y pense encore de longues heures après l'avoir terminé. Lauren DeStefano fait des choix parfois polémiques mais elle les assume totalement. Elle s'affranchit de tous les codes, de tous les clichés et de toutes les règles de la littérature Young-Adult actuelle pour nous offrir un roman totalement inattendu.
Le seul petit bémol vient des deux personnages masculins qui n'ont pas forcement réussi à me toucher, ou en tout cas à me charmer, d'un autre côté ce n'est vraiment pas l'objectif de ce livre non plus. Je n'ai pas eu d'empathie pour eux mais c'est très certainement parce qu'ils sont très effacés, à l'opposé donc du type que j'affectionne en littérature. En effet, ceux qui me suivent depuis quelques temps savent que j'apprécie les héros masculins un peu bad-boys, forts, sombres et mystérieux. Ici, Linden n'a réussi qu'à m'énerver, j'aurais aimé qu'il s'affirme, se révolte et ouvre les yeux, or ce n'est qu'un pantin manipulé. Quant à Gabriel, aveuglé par sa peur, il reste un peu en retrait.
Le rythme est soutenu, j'ai immédiatement plongé dans cet univers sombre et dramatique et je n'ai très rapidement plus pu le lâcher. Lauren DeStefano garde l'attention du lecteur du début à la fin et la tension est présente tout au long du récit. Je suis vraiment très curieuse de lire le deuxième tome et je me demande comment elle va pouvoir clôturer sa trilogie. Va t'elle continuer sur sa lancée, assumer ses choix jusqu'au bout et prendre à revers tous les autres livres de la catégorie ou au contraire va t'elle nous offrir le happy end dont rêvent la plupart des lecteurs ?
En conclusion, j'ai beaucoup aimé ce premier tome qui sort totalement de l'ordinaire. Lauren DeStefano explore des chemins plus sombres que certains auteurs du moment et n'a pas peur de faire des choix relativement controversés. Si j'ai, pour ma part, vraiment apprécié cette lecture j'émets tout de même une réserve pour les plus jeunes, en particulier parce que la première partie peut-être un peu dérangeante. Vous recherchez une dystopie originale, sombre, angoissante et absolument bouleversante ? Alors ne cherchez plus et foncez dans vos librairies le 19 août 2011.
Je remercie très sincèrement les éditions Castelmore pour cette lecture en avant-première.